D'après Beugnet et al. Abrégé de Parasitologie clinique du chien et du chat, 2021

Même après l’introduction de la biologie moléculaire et de la bio-informatique, le diagnostic des endoparasitoses humaines et animales repose principalement sur l’examen coprologique. Ainsi, la coproscopie (du grec κóπρος= fèces et -σκοπíα = examiner), autrement dit l’analyse d'échantillons fécaux dans le but de mettre en évidence des parasites (adultes, entiers ou non) et/ou des éléments parasitaires (œufs, larves, kystes) est la méthode diagnostique la plus largement utilisée en parasitologie vétérinaire.

La coproscopie peut indiquer la présence de parasites dans différents organes. Les parasites du tube digestif (par ex., ascarides, ankylostomes, cestodes, coccidies, etc.) produisent des éléments parasitaires qui sont éliminés dans les fèces. Les œufs et larves d’helminthes à localisation respiratoire sont généralement expectorés jusqu’au pharynx, déglutis, puis expulsés de l’hôte avec les fèces. La coproscopie est donc également la méthode diagnostique de choix pour ces derniers. Même les œufs d’ectoparasites (par ex., acariens et poux) peuvent être avalés lors du léchage de la peau et retrouvés dans les prélèvements fécaux. Des pseudoparasites (pollens, formes libres de nématodes, asticots, etc.) peuvent également être observés dans les préparations fécales et peuvent être confondus avec de vrais parasites par un œil non averti.

L’exactitude du diagnostic repose essentiellement sur la connaissance des parasites les plus répandus dans une région donnée. Cependant, avec la mondialisation et le déplacement des hommes et des animaux, les praticiens sont susceptibles d’être confrontés à des parasites « exotiques » et « inhabituels ». C’est pourquoi la découverte d'un élément évoquant un parasite dans un prélèvement fécal nécessite une identification précise par un parasitologue qualifié.

Il convient de connaître quelques règles importantes pour la sécurité du technicien et la fiabilité du diagnostic des parasitoses internes avant d’employer les méthodes de coproscopie décrites ci-après. Ces règles peuvent être résumées comme suit : I) manipuler les échantillons fécaux avec précaution ; II) nettoyer immédiatement après la réalisation d'un examen coproscopique ; III) consigner précisément chaque observation sur l’aspect du prélèvement fécal et la présence de parasites.

Il est indispensable d’utiliser des techniques permettant de diagnostiquer correctement les parasitoses intestinales des chiens, chats et autres animaux de compagnie. Les vétérinaires et leurs équipes doivent abandonner l’idée que « ce n’est qu’un prélèvement de selles » et mieux intégrer ces méthodes importantes dans leur démarche diagnostique.

De nombreux facteurs sont susceptibles d’influer sur les performances des techniques de coproscopie par flottation (par ex., flottation simple, Mc Master, Wisconsin, FLOTAC, etc.) ou sédimentation. Ces facteurs sont notamment le choix du fixateur employé pour conserver les fèces (par ex., formol à 5 % ou 10 % ou SAF), la durée de conservation des fèces avant l’analyse, l’alimentation de l’animal, le choix de la solution de flottaison et l’utilisation simultanée d'éther. La solution de flottaison et la méthode de conservation des fèces influent considérablement sur la sensibilité, la précision et l’exactitude des différentes techniques de coproscopie reposant sur la flottation, qu’elles soient qualitatives ou quantitatives.

En médecine humaine, il est largement admis que pour être utiles, les méthodes diagnostiques doivent être exactes, simples et abordables. De plus, l’obtention des résultats doit être assez rapide pour pouvoir instaurer des mesures de contrôle efficaces, en particulier un traitement.

Bien que l’examen fécal soit considéré comme une analyse de routine dans de nombreuses cliniques vétérinaires, les bonnes pratiques sont souvent négligées.

La coproscopie microscopique est considérée comme très spécifique. Pourtant, ses performances dépendent non seulement du niveau d'infestation, mais aussi du seuil de détection de la technique utilisée. En plus des performances analytiques (par ex., sensibilité, spécificité, reproductibilité, valeurs prédictives positive et négative) d’une méthode, les aspects pratiques (par ex., simplicité, facilité de mise en œuvre, acceptabilité) doivent faire partie de l’évaluation d'un test diagnostique. Alors que les examens coprologiques devraient être effectués par des vétérinaires ou des techniciens expérimentés, cette tâche reste souvent confiée au dernier arrivé dans une équipe, qui n’est pas suffisamment formé ou sensibilisé à son importance.