Tête de puce observée au microscope
Anoplocephala perfoliata, le ténia le plus fréquent chez le cheval en France. © C. Lebis
 

Les parasites

Les ténias du cheval sont des vers plats (cestodes) qui vivent dans l'intestin. Il en existe plusieurs espèces en Europe dont particulièrement :

  • Anoplocephala perfoliata, le plus fréquent, présent dans de nombreux pays. Les adultes mesurent de 4 à 8 cm, et vivent, souvent en très grand nombre, dans le caecum ;
  • Anoplocephala magna est plus rare et plus grand : il peut atteindre 80 cm et vit dans l'intestin grêle.
Ténias dans l'estomac d'un cheval

Nombreux ténias Anoplocephala perfoliata dans le caecum d'un cheval © Tomczuk K., Kostro K., Szczepaniak K. O., Grzybek M., Studzińska M., Demkowska-Kutrzepa M., Roczeń-Karczmarz M. (licence Creative Commons).

Cycle de vie

Les vers adultes présents dans le tube digestif des chevaux libèrent dans les crottins des segments remplis d'œufs (proglottis). Ces œufs sont ingérés par de petits acariens de l'environnement (les oribates). Les chevaux se contaminent en ingérant accidentellement ces acariens présents sur l'herbe.

Schéma cycle de reproduction puce du chat et du chien

La contamination des chevaux se produit plutôt en fin d'été et en automne, et uniquement dans les pâtures où les acariens oribates sont présents. Ainsi, les ténias du cheval sont présents partout en Europe mais pas systématiquement dans tous les élevages.

Parasitisme : conséquences et diagnostic

Les conséquences négatives de l'infestation d'un cheval par les ténias sont variables. Les ténias peuvent être responsables de coliques par irritation, impaction (formation d'un bouchon), et/ou troubles du péristaltisme (contractions du tube digestif), mais cela semble fortement dépendant à la fois du parasite concerné et de la quantité d'adultes présents dans le tube digestif de l'hôte. Si les infestations massives à Anoplocephala perfoliata sont à risque, les infestations plus légères ou les contaminations par Anoplocephala magna passent souvent inaperçues.

Comment savoir si un cheval est contaminé par les ténias ?

L'examen complémentaire le plus couramment utilisé pour savoir si un animal a des vers digestifs est la coproscopie, qui consiste à rechercher au microscope la présence d'œufs dans les selles. Le problème est que les ténias ne pondent que par période, et qu'un cheval peut très bien être fortement contaminé sans que l'on puisse trouver des œufs de ténias dans les crottins. Un examen coproscopique positif (présence d'œufs) sera donc significatif, mais s'il est négatif (absence d'œufs), on ne pourra rien conclure.

Ténias dans l'estomac d'un cheval

Œuf d'Anoplocephala perfoliata observé au microscope. © Parasitologie EnvA

Des tests sont aujourd'hui disponibles en Angleterre : ils permettent de détecter dans le sang ou la salive du cheval contaminé la présence d'anticorps dirigés contre les ténias. On peut espérer qu'ils seront bientôt disponibles en France.

Traitement et prévention

Il existe aujourd'hui des vermifuges pour chevaux efficaces contre les cestodoses (infestation par les ténias) : votre vétérinaire vous conseillera sur le produit le plus adapté à votre animal.

La mise en place d'un plan de prévention au sein d'un élevage ou au niveau d'un individu pose plusieurs questions :

Mes chevaux sont-ils exposés à un risque de contamination par les ténias ?

Seule la réalisation systématique d'examens complémentaires (coproscopie, tests sanguin ou salivaire) peut permettre de répondre à cette question. La coproscopie, quand elle est négative, ne permettant pas de conclure, il est souvent besoin de la renouveler plusieurs fois.

Le mieux, quand on possède plusieurs chevaux, est de faire réaliser une coproscopie de groupe, à partir d'un mélange du crottin de plusieurs animaux : si les chevaux sont contaminés, il y a plus de chances de trouver des œufs à l'examen. Et si au moins un cheval est excréteur d'œufs de ténias, alors les parasites sont bien présents dans l'exploitation et on peut considérer que tous les chevaux doivent être traités.

Si je ne connais pas le niveau de contamination de mon élevage, dois-je faire une vermifugation systématique contre les ténias ?

L'idéal est d'arriver à savoir si oui non c'est nécessaire, afin de minimiser le coût des vermifugations et de n'utiliser les vermifuges, dont l'effet environnemental n'est pas nul, qu'à bon escient. Tant que les tests sanguins et salivaires ne sont pas disponibles en France, ce n'est pas simple, surtout pour les propriétaires d'un petit nombre de chevaux.

Le mieux est de demander conseil à votre vétérinaire. Si le risque apparaît probable, il vous prescrira un vermifuge adapté, à faire en général en fin d'automne ou en hiver.

Je pratique déjà un plan de vermifugation contre les strongles, est-ce que cela permet de lutter contre les ténias ?

Non, car les vermifuges utilisés pour lutter contre les strongles ne sont pas efficaces contre les ténias.

Quelles sont les mesures hygiéniques permettant de réduire le risque d'infestation par les ténias ?

Le ramassage des crottins dans les pâtures permet de réduire le nombre d'œufs présents dans l'environnement. Il n'est par contre pas envisageable de tenter de détruire les acariens oribates, lesquels sont indispensables au bon fonctionnement de l'écosystème des prairies.