La gale psoroptique ou gale des crins est une maladie parasitaire peu fréquente en France de nos jours, mais à laquelle il faut penser devant un cheval souffrant de démangeaisons importantes au niveau de la crinière, de la tête, des oreilles et/ou de la queue.
Les acariens microscopiques responsables de cette maladie chez le cheval sont appelés psoroptes. La variété principale Psoroptes equi est responsable des atteintes de la crinière et de la queue. Une autre variété se développerait préférentiellement au niveau de oreilles.
Ces acariens mesurent moins d’un demi-millimètre. Ils vivent et se reproduisent à la surface de la peau des chevaux contaminés. Ils se nourrissent en piquant leur hôte à l’aide de leur rostre long et pointu.
La contamination peut se faire par contact entre les chevaux, mais aussi par le biais de l’environnement, en particulier par le matériel de pansage ou les harnachements contaminés. Lors de conditions de température et d’humidité favorables, la survie des acariens dans l’environnement est d'une quinzaine de jours.
La transmission à l’Homme n’est pas possible (contrairement à la gale sarcoptique).
La gale psoroptique atteint préférentiellement les jeunes chevaux à l’écurie, généralement en hiver, mais les animaux plus âgés peuvent également être atteints.
Les signes d’infestation sont variables. Il s’agit d’une dermatose avant tout prurigineuse, c’est-à-dire qui est à l’origine d’intenses démangeaisons. En se grattant, l’animal contaminé s’inflige des lésions au niveau de la crinière et/ou de la queue : crins ébouriffés, cassés, dépilations, épaississement cutané, excoriations, croûtes. Lors d’atteinte des oreilles, le cheval se secoue la tête, et le bord des pavillons auriculaires est dépilé, épaissi, parfois croûteux. Il peut également y avoir une otite, avec accumulation de débris et de sérosité dans le canal auriculaire.
L’hypothèse de gale psoroptique doit être envisagé chez un jeune cheval présentant une atteinte de la crinière. © C. Lebis
Cependant, certains animaux, particulièrement les plus âgés, peuvent être porteurs des parasites sans exprimer de signe de la maladie. Ils pourraient être à l’origine de la persistance de la gale psoroptique au sein de certains élevages.
Le diagnostic nécessite l’examen de débris cutanés récoltés après raclage cutané réalisé en périphérie des lésions, sous les croûtes et/ou d’un prélèvement du contenu des oreilles. Il est parfois possible de repérer les acariens en plaçant les échantillons sur une surface noire et en les examinant à la loupe. Mais, la plupart du temps, il est préférable de recourir à un examen microscopique.
Il ne faut pas hésiter à répéter ces examens, car les parasites peuvent être peu nombreux sur l’animal contaminé, et par conséquent difficiles à détecter. Une autre difficulté diagnostique réside dans le fait que les signes de gale psoroptique sont très proches de ceux d’une autre affection cutanée très fréquente, la dermatite estivale récidivante des équidés (Dere). L’atteinte de la base de la queue peut également faire penser à une infestation par les oxyures.
En fonction de l’âge de l’animal, de la saisonnalité de l’affection et de son historique, et même s’il n’a pas été possible d’observer des psoroptes au microscope, il peut être parfois préférable de faire un traitement contre la gale, dans le doute.