Habronema microstoma, Habronema muscae et Draschia megastoma sont trois vers parasites de la famille des Spiruridés qui ont beaucoup de points communs :
Les vers adultes femelles présents dans l'estomac pondent des œufs qui sont rejetés dans le milieu extérieur avec les crottins. Les œufs éclosent et donnent naissance à des larves. Ces larves sont ingérées par les asticots de diverses espèces de mouches*, mais restent vivantes et continuent leur développement.
Lorsque les asticots se transforment en mouches adultes, les parasites sont toujours présents, particulièrement au niveau des pièces buccales des insectes. Les mouches déposent habituellement les larves du parasite près des lèvres et sur le bout du nez des chevaux, mais aussi parfois dans les plaies, aux marges de l'anus ou de la vulve, ou encore sous les paupières (= la conjonctive oculaire).
Les chevaux peuvent également se contaminer par ingestion de mouches mortes.
* Les espèces de mouches concernées sont Musca domestica pour H. muscae et D. megastoma, et Stomoxys calcitrans pour H. microstoma.
La présence des parasites adultes dans l'estomac peut être à l'origine d'une gastrite. Les parasites de l'espèce D. megastoma vivent dans la muqueuse gastrique au sein de nodules remplis de pus. Les habronèmes sont plutôt à l’origine d’une gastrite avec production de mucus et parfois des ulcérations et des saignements. En général les signes digestifs restent discrets chez les chevaux contaminés.
Les larves déposées par les mouches sur les plaies ou au niveau des yeux, de l'anus ou de la vulve, peuvent être responsables de lésions prolifératives ulcérées. Comme ces lésions apparaissent pendant la période d'activité des mouches, c'est-à-dire à la belle saison, on les appelle communément “plaies d’été”. Ces plaies d'été ont tendance à régresser en automne et en hiver.
Lésion d'habronémose au-dessus de l'auge. © Barlaam, Alessandra et al., licence Creative Commons
Présence d'une larve d'habronème à l'analyse histologique d’une lésion cutanée. © Barlaam, Alessandra et al., licence Creative Commons
Plusieurs vermifuges commercialisés actuellement pour le cheval sont actifs sur les habronèmes et les Draschia présents dans l'estomac des chevaux. Par contre leur activité sur les larves présentes dans les plaies d'été est inconstante. Le traitement des plaies d'été est difficile, et nécessite souvent le recours à la chirurgie.
On pourra limiter les risques de contamination en traitant les chevaux contre les mouches (insecticides, répulsifs), en évitant les contacts avec les insectes (couverture anti-insectes, masque), et en protégeant les plaies par des pansements.