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Lésion d'habronémose cutanée. © A. Pessoa et al., licence Creative Commons
 

Les parasites

Habronema microstoma, Habronema muscae et Draschia megastoma sont trois vers parasites de la famille des Spiruridés qui ont beaucoup de points communs :

  • les parasites à l’état adulte vivent dans l'estomac des chevaux ;
  • leurs larves peuvent se retrouver accidentellement dans des localisations particulières : peau, plaies, œil (conjonctive) ;
  • dans ces localisations, ces larves sont responsables de lésions appelées "plaies d'été".

Cycle de vie

Les vers adultes femelles présents dans l'estomac pondent des œufs qui sont rejetés dans le milieu extérieur avec les crottins. Les œufs éclosent et donnent naissance à des larves. Ces larves sont ingérées par les asticots de diverses espèces de mouches*, mais restent vivantes et continuent leur développement.

Lorsque les asticots se transforment en mouches adultes, les parasites sont toujours présents, particulièrement au niveau des pièces buccales des insectes. Les mouches déposent habituellement les larves du parasite près des lèvres et sur le bout du nez des chevaux, mais aussi parfois dans les plaies, aux marges de l'anus ou de la vulve, ou encore sous les paupières (= la conjonctive oculaire).

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Les chevaux peuvent également se contaminer par ingestion de mouches mortes.

* Les espèces de mouches concernées sont Musca domestica pour H. muscae et D. megastoma, et Stomoxys calcitrans pour H. microstoma.

Parasitisme : conséquences et diagnostic

La présence des parasites adultes dans l'estomac peut être à l'origine d'une gastrite. Les parasites de l'espèce D. megastoma vivent dans la muqueuse gastrique au sein de nodules remplis de pus. Les habronèmes sont plutôt à l’origine d’une gastrite avec production de mucus et parfois des ulcérations et des saignements. En général les signes digestifs restent discrets chez les chevaux contaminés.

Les larves déposées par les mouches sur les plaies ou au niveau des yeux, de l'anus ou de la vulve, peuvent être responsables de lésions prolifératives ulcérées. Comme ces lésions apparaissent pendant la période d'activité des mouches, c'est-à-dire à la belle saison, on les appelle communément “plaies d’été”. Ces plaies d'été ont tendance à régresser en automne et en hiver.

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Lésion d'habronémose au-dessus de l'auge. © Barlaam, Alessandra et al., licence Creative Commons

Comment savoir si un cheval souffre d'habronémose ou de draschiose ?
  • Le diagnostic de la contamination digestive des chevaux par des habronèmes ou par Draschia peut se faire par recherche des œufs ou des larves des parasites au microscope dans les crottins (coproscopie). Il est possible également de porter un diagnostic à l'occasion d'une fibroscopie gastrique (gastroscopie).
  • Lors de lésions cutanées : seule la mise en évidence de larves dans les lésions cutanées permet de conclure qu’il s’agit d’une plaie d’été. On peut rechercher ces larves au microscope après raclage de la lésion, ou par analyse histologique d'un morceau de la lésion cutanée.
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Présence d'une larve d'habronème à l'analyse histologique d’une lésion cutanée. © Barlaam, Alessandra et al., licence Creative Commons

Traitement et prévention

Plusieurs vermifuges commercialisés actuellement pour le cheval sont actifs sur les habronèmes et les Draschia présents dans l'estomac des chevaux. Par contre leur activité sur les larves présentes dans les plaies d'été est inconstante. Le traitement des plaies d'été est difficile, et nécessite souvent le recours à la chirurgie.

On pourra limiter les risques de contamination en traitant les chevaux contre les mouches (insecticides, répulsifs), en évitant les contacts avec les insectes (couverture anti-insectes, masque), et en protégeant les plaies par des pansements.