Gale des paturons cheval
Lésions de gale des paturons sur un cheval Frison. © C. Lebis
 

Le parasite

La gale des paturons ou gale chorioptique est due à un acarien microscopique nommé Chorioptes equi. Les adultes mesurent moins d’un demi-millimètre et vivent à la surface de la peau des chevaux contaminés.

Chrorioptes equi chevaux

Chorioptes equi, agent de la gale des paturons chez le cheval, vu au microscope. © C. Lebis.

Cycle de vie

Les chorioptes passent toute leur vie sur le cheval. Ils vivent et se reproduisent sur l'épiderme, sous les squames, se nourrissant de débris cutanés.

La contamination d'un animal à l'autre se fait surtout par contact entre chevaux, mais la transmission par l’environnement (brosses, pâtures souillées, boxes…) est possible. La durée de survie des acariens infestants dans le milieu extérieur n'est pas connue, elle pourrait être de l'ordre de trois semaines à cinq semaines si les conditions de température et d’humidité sont favorables.

Il faut souligner que le parasite Chorioptes equi n’est présent que chez le cheval. Par conséquent, la transmission à l’Homme n’est pas possible (contrairement à d’autres agents de gale animale).

Parasitisme : conséquences et diagnostic

La gale chorioptique est la première cause de gale chez les équidés en France. Même si tous les chevaux sont susceptibles d’être contaminés, les sujets de races lourdes sont les plus souvent concernés.

Les chevaux atteints montrent des signes d’intensité variable suivant les individus et les saisons. Beaucoup de chevaux sont porteurs latents, c’est-à-dire qu’ils ne montrent aucun signe de la maladie. Chez d’autres, la dermatose parasitaire évolue à bas bruit, très progressivement, ce qui rend la détection des animaux contaminés difficile et favorise l’extension de la maladie au sein de l’écurie.

Les signes cliniques se manifestent préférentiellement en hiver. Ils concernent le bas des membres. Le parasite est à l’origine de démangeaisons d’intensité variable. Le cheval peut être amené à taper du pied, à se frotter contre des objets, à se mordiller les membres, à se gratter à l’aide d’un autre membre, ce qui est à l’origine de traumatismes secondaires. La présence de grosses pellicules au niveau du fanon est très évocatrice de gale chorioptique, mais les problèmes cutanés peuvent gagner tout le bas du membre, s’étendre au canon, voire concerner le membre en entier.

gale chorioptique fanons cheval

Lésions classiques de gale chorioptique. © C. Lebis.

squames pellicules paturon fanon

Vue rapprochée des grosses pellicules au niveau du fanon. © C. Lebis.

La gale chorioptique est souvent incriminée comme facteur contribuant au « syndrome lymphœdème chronique progressif du cheval de trait », appelé plus simplement « patte à jus » [voir l'article sur Wikipédia]. Il convient de rechercher systématiquement la présence des parasites Chorioptes equi chez les chevaux souffrant de cette maladie.

patte jus lymphoedeme cheval

Membres postérieurs d'un cheval de trait souffrant de syndrome lymphœdème chronique progressif. © Tssag Valren, licence Creative Commons.

Diagnostic

Le diagnostic de gale chorioptique est établi par observation des parasites au microscope, sur prélèvement de débris cutanés sur les parties du corps atteintes. Malheureusement, il n’est pas toujours facile d’observer les parasites. Ils sont parfois peu nombreux et fortement mélangés aux squames.

Lors de forte suspicion de gale chorioptique, et même en l’absence d’acariens visibles au microscope, il peut être préférable de mettre un traitement d’essai, sous contrôle de votre vétérinaire.

Traitement et prévention

Le traitement de la gale des paturons est essentiellement externe. Il nécessite la tonte des membres, la réalisation de shampooings antiseptiques et l’application répétée de solutions antiparasitaires. La prise d’antiparasitaires par la bouche ou sous forme injectable est peu, voire pas du tout efficace.

Il faut se souvenir qu’il s’agit d’une maladie contagieuse. Il est donc nécessaire :

  • d’isoler le malade jusqu’à guérison complète ;
  • de lui réserver un matériel de pansage régulièrement désinfecté ;
  • de traiter également les chevaux ayant été en contact avec le malade, surtout s’il s’agit de chevaux de trait.

Pour éviter l’introduction du parasite dans un élevage, il est conseiller de bien examiner les nouveaux arrivants, et de les isoler pendant une longue période. Mais le portage du parasite étant possible sans aucun signe de maladie, les mesures d’isolement ne sont pas toujours suffisantes.