Les parasites
Strongyloides westeri est un ver parasite vivant dans l’intestin grêle. Il parasite essentiellement les poulains de moins de 6 mois. Les chevaux plus âgés peuvent en être porteurs sans signe de maladie, et les mères sont une source fréquente de contamination des jeunes.
Cycle de vie
Le cycle évolutif de S. westeri est particulier : il est parasite uniquement sous la forme de femelles parthénogénétiques. Ces femelles pondent des œufs, qui sont ensuite libérés dans l’environnement via les crottins. Leur développement conduit soit à la production de larves infestantes pour les chevaux, soit à celle d’adultes mâles et femelles non parasites qui se reproduisent dans l’environnement et donnent eux-mêmes naissance à des larves infestantes.
Ces larves contaminent les chevaux soit par ingestion sur de l'herbe contaminée, soit par passage direct à travers la peau. Mais le principal mode de transmission de ce parasite au poulain se fait via le lait maternel, lors de la tétée. En effet, chez les chevaux adultes qui ont été contaminés par voie transcutanée, les larves peuvent rester inactives dans les tissus pendant très longtemps. Chez les poulinières, ces larves se réactivent au moment de la lactation et migrent dans la mamelle.
Après ingestion par le poulain, les larves traversent la paroi de l'intestin, gagnent les poumons puis la trachée. Elles sont alors à nouveau dégluties et se transforment dans le tube digestif en femelles adultes.
Parasitisme : conséquences et diagnostic
L'infestation par Strongyloides s'appelle anguillulose. Elle est à l'origine d'une inflammation de la paroi de l'intestin, inflammation se traduisant par de la diarrhée. Cependant, le rôle réel joué par ces parasites dans les syndromes diarrhéiques du poulain est incertain. Parce qu'il a été trouvé de très nombreux œufs de Strongyloides westeri dans les crottins de poulains souffrant de diarrhée, l'anguillulose a été suspectée être un agent majeur de troubles digestifs chez le jeune cheval. Mais il s'avère que beaucoup de poulains fortement infestés par S. westeri ne présentent aucune anomalie digestive, et qu'une vermifugation préventive bien menée contre l'anguillulose n'empêche pas de nombreux poulains de souffrir d'épisodes diarrhéiques. En conclusion, il existe de nombreuses causes de diarrhées néonatales chez le poulain, et l'anguillulose à S. westeri semble n'en être qu'exceptionnellement la cause.
Lors de contamination par passage des larves à travers la peau, il est possible d'observer une dermatite avec poils ternes, rougeurs et démangeaisons. Ces signes peuvent être augmentés lors de réinfestation, par la mise en jeu de mécanismes d'hypersensibilité.
Comment savoir si un poulain est contaminé par Strongyloides westeri ?
Le diagnostic d'anguillulose repose sur l'observation au microscope des œufs du parasite dans les crottins (coproscopie). Comme écrit ci-dessus, la présence d'un grand nombre d'œufs dans des crottins diarrhéiques ne signifie pas pour autant que le parasite soit la cause des troubles digestifs.
Traitement et prévention
Plusieurs vermifuges sont utilisables chez les poulains atteints d'anguillulose. Par le passé, il était recommandé de traiter systématiquement les jeunes chevaux dès les premières semaines de vie, mais vu la faible incidence du parasite pour la santé des animaux, cela n'est plus conseillé. Par contre, dans les élevages où S. westeri est présent et afin de limiter le passage du parasite via le lait maternel, il est préférable de vermifuger les poulinières 24 ou 48 heures après le poulinage.
Quelles sont les mesures hygiéniques permettant de réduire le risque d'infestation par S. westeri ?
L’hygiène des pâtures et des écuries, ainsi que le nettoyage régulier des mamelles des juments contribuent à réduire le risque de contamination.