Les espèces
Les levures du genre Malassezia font partie de la flore cutanée habituelle de l’Homme et de la plupart des autres vertébrés homéothermes.Ces levures sont dites lipophiles car leur croissance est dépendante de la présence de certains acides gras sur la peau. Les levures qui ont besoin d’acides gras à longues chaînes sont dites lipodépendantes. Les levures qui se contentent d’acides gras à courtes chaînes sont non-lipodépendantes.
Les levures Malassezia sont reconnues comme des agents pathogènes opportunistes qui peuvent profiter de conditions de développement favorables pour proliférer. La levure non-lipodépendante M. pachydermatis est l’espèce habituellement retrouvée sur la peau des carnivores domestiques. Cependant, chez le chat, d’autres espèces (lipodépendantes) sont parfois isolées.
Caractéristiques des espèces du genre Malassezia
présentes sur la peau des animaux domestiques
Symptômes des dermatites à Malassezia
Les levures Malassezia sont très fréquemment mises en évidence lors d’otite érythémato-cérumineuse chez les carnivores domestiques. Depuis une vingtaine d’années, de multiples études ont montré que les levures Malassezia pouvaient également être associées à des lésions cutanées sur le corps et la « dermatite à Malassezia » est maintenant reconnue comme une entité fréquente en dermatologie canine. Il s’agit en particulier d’une complication banale de la dermatite atopique.
La dermatite à Malassezia fait partie du diagnostic différentiel des dermatites qui associent alopécie et prurit chez le chien et dans une moindre mesure chez le chat.
Les lésions sont fréquemment observées sur la peau péri-oculaire et péri-orale, la face ventrale du cou, les plis cutanés (axillaires, inguinaux, interdigités, unguéaux). Les signes cliniques incluent un érythème, un prurit modéré à sévère, une alopécie, un exsudat gras et un squamosis. Dans les formes généralisées, la peau présente une odeur rance. Une hyperpigmentation cutanée et une lichénification sont observées dans les formes chroniques (et plus particulièrement pour certaines races comme le West Highland white terrier).
Otite érythémato-cérumineuse riche en Malassezia chez un chien atopique.
Dermatite à Malassezia sur chien atopique : atteinte axilaire.
Dermatite à Malassezia sur chien atopique : atteinte la région péri-vulvaire et des plis du jarret.
Dermatite à Malassezia sur chien atopique : extension à l'ensemble du tronc.
Diagnostic
Les critères de diagnostic de la dermatite à Malassezia ne sont pas clairement définis. Il a été proposé que le diagnostic soit établi lorsqu’un animal qui a des lésions cutanées compatibles avec la dermatite à Malassezia, présente une bonne réponse clinique et cytologique à un traitement antifongique approprié.
L’examen cytologique cutané doit permettre de mettre en évidence des levures Malassezia mais il est très difficile (voire impossible) de définir un nombre minimal de levures à partir duquel la présence des levures doit être considérée comme anormale.
La technique de la bande adhésive (« scotch test ») est sans doute la plus appropriée pour récupérer les micro-organismes (levures Malassezia et/ou bactéries) qui sont présents sur la couche cornée de l’épiderme. Les levures Malassezia ont une forme caractéristique qui permet de les identifier facilement lors de l’examen direct.
Malassezia en microscopie optique après coloration rapide (RAL).
La mise en culture n’est pas indispensable pour le diagnostic mais elle peut permettre d’isoler et donc d’identifier précisément les espèces de levures lipophiles présentes sur la peau. La culture est utile chez le chat dont la peau peut être colonisée par d’autres levures que M. pachydermatis. Le recours à des milieux de culture spécifique (comme le milieu de Dixon) est alors requis.