Les tiques sont partout présentes en Europe. Il en existe de très nombreuses espèces et plus de 12 d'entre elles peuvent être retrouvées sur les chiens et les chats. En France, 3 espèces de tiques sont largement dominantes : Dermacentor reticulatus, Ixodes ricinus et Rhipicephalus sanguineus. Il est très difficile de savoir à l'œil nu à quelle espèce appartient une tique. On parle parfois de tiques brunes et de tiques blanches, mais taille et couleur varient en fonction du stade de développement du parasite et du fait qu'il soit gorgé de sang ou pas. Seuls les spécialistes armés d'un microscope sont capables de reconnaître l'espèce d'une tique.
Répartition géographique d'Ixodes ricinus. Image ESCCAP.
Répartition géographique de Dermacentor reticulatus. Image ESCCAP.
Répartition géographique de Rhipicephalus sanguineus. Image ESCCAP.
Les tiques sont présentes sur tout le territoire national (voir les cartes) mais avec des variations régionales. Certaines tiques sont plus fréquemment retrouvées dans les bois, d'autres dans les hautes herbes des prairies, ou encore dans le maquis méditerranéen... Comme les différentes tiques ne transmettent pas les mêmes maladies, la répartition territoriale des tiques a un impact sur les risques encourus par les animaux de compagnie. Les risques varient en fonction du lieu de résidence et de l'accès ou pas à des zones favorables aux tiques (voir les risques que les tiques font courir aux chiens et aux chats).
Les tiques se nourrissent exclusivement du sang des animaux sur lesquels elles se fixent, et ne feront que trois repas au cours de leur vie !
Les étapes de la vie d'une tique. Image ESCCAP.
Les tiques grimpent en haut des végétaux et attendent le passage d'un hôte. Photo : Nico&co, licence Creative Commons.
Pour achever leur cycle de vie, les tiques ont besoin d'une humidité modérée et de chaleur. Elles sont capables d'attendre des conditions climatiques favorables pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Par conséquent, les infestations par les tiques sont saisonnières, surtout en Europe du nord où les risques sont plus présents au printemps et à l'automne. Au sud, la saisonnalité des infestations est moins marquée.
Une tique, dont le nom scientifique est Rhipicephalus sanguineus et qui est appellée parfois improprement "tique domestique", est fréquemment rencontrée dans le sud-est de la France (il est possible de la ramener de vacances…). Cette tique est capable de réaliser l'ensemble de son cycle de développement en intérieur. Elle peut s'installer dans les chenils ou les maisons, et être ainsi une source de contamination permanente.
Les tiques se nourrissant du sang de leur hôte, elles peuvent, en cas d'infestation massive, être à l'origine d'une anémie. Plus fréquemment, il peut se former un petit abcès à l'endroit de la morsure si celle-ci s'infecte, ou si on a laissé la partie antérieure (que l'on appelle habituellement "la tête") de la tique dans la peau en essayant de l'enlever. Même si elles sont peu agréables pour l'animal, ces petites lésions disparaissent dans la plupart des cas en quelques jours. L'application d'un désinfectant matin et soir est en général suffisante.
Le véritable danger des tiques réside dans les nombreuses maladies qu'elles peuvent transmettre aux animaux. Dans ce domaine, et il en va de même pour l'Homme, il y a encore beaucoup de recherches à effectuer. Il est probable que la liste des microbes pouvant être transmis aux différents animaux lors de morsure de tiques s'allongera dans les années à venir.
Les tiques peuvent également transmettre la piroplasmose (ou babésiose - voir l'article sur la piroplasmose) aux chats, ainsi que l'ehrlichiose et l'anaplasmose, mais il est exceptionnel que ces agents infectieux soient à l'origine d'une véritable maladie, sauf immunodépression.
Tiques fixées sur un chien. Photo Bayer Santé Animale.
Il existe plusieurs façons de protéger un chien ou un chat contre les tiques :
Ce qu'il faut faire :
Si vous désirez voyager avec votre animal, il est important de vous renseigner sur les risques sanitaires connus dans la région ou le pays visités. Si vous vous rendez dans une région où les maladies transmises par les tiques sont fréquentes, traitez votre animal avant de partir. Pour une bonne efficacité, les sprays et spot-on doivent être appliqués au moins 2 jours (et les colliers 2 semaines) avant le départ. Si nécessaire, pensez à renouveler le traitement pendant votre séjour.
En cas de contamination des bâtiments par la tique Rhipicephalus sanguineus, il est nécessaire de traiter à la fois les animaux et l'environnement. Il existe des produits destinés à l’élimination des tiques dans les chenils ou les maisons. Renseignez-vous auprès de votre vétérinaire.