Les cheylétielles sont des parasites microscopiques à l'origine d'une maladie de peau chez le chien, le chat et le lapin, appelée "cheylétiellose". Ces parasites, peu connus des propriétaires d'animaux, peuvent parfois provoquer des lésions cutanés chez les humains.
Mode de vie des parasites
Les cheylétielles sont des acariens appartenant au genre Cheyletiella. Il en existe plusieurs espèces : C. yasguri, parasite des chiens, C. blakei, parasite des chats, et C. parasitivorax, parasite des lapins.
Les cheylétielles vivent et se reproduisent sur la peau de l'animal, se nourrissant de divers débris cutanés. Leurs œufs sont entourés de filaments qui leur permettent d'adhérer au pelage. Si les conditions sont favorables (chaleur et humidité), les cheylétielles peuvent survivre plusieurs jours dans le milieu extérieur. Ainsi, la contamination d'un animal à un autre peut se faire par contact direct, mais aussi par l'intermédiaire d'objets (brosses, couchage, etc.) porteurs de parasites. Ceci explique pourquoi on rencontre la cheylétiellose surtout dans les collectivités (animaleries, chenils, élevages…).
Les risques pour l'animal
La cheylétiellose touche surtout les jeunes animaux ou les individus fragilisés. Les deux signes prédominants de cette dermatite parasitaire sont l’apparition de pellicules (on parle de squamosis) et les démangeaisons, d'intensité variable suivant les individus.
De nombreuses pellicules apparaissent sur l'ensemble du corps, avec une prédilection pour la zone dorsale. Ce squamosis est très évocateur de cheylétiellose, bien que d'autres affections puissent provoquer l’apparition des pellicules. Les pellicules sur les chiots sont souvent et improprement appelées "croûtes de lait" : elles ne sont pourtant pas provoquées par l'alimentation lactée, mais par une maladie cutanée, parfois une infection bactérienne bénigne, parfois une cheylétiellose.
Les animaux atteints de cheylétiellose peuvent (mais pas toujours) avoir une forte envie de se gratter. Dans ce cas, les lésions initiales se compliquent souvent de rougeurs et de croûtes. Des bactéries peuvent ensuite s'installer et aggraver les signes cliniques.
Cheylétiellose sur un chiot Yorkshire Terrier de 2 mois (photo C. Lebis)
Cheylétiellose sur un lapin de compagnie (photo O. Crosaz, parasitologie EnvA)
Diagnostic de la cheylétiellose
L'observation de nombreuses pellicules avec ou sans démangeaison sur un animal jeune ou débilité doit faire penser à la cheylétiellose. Cependant, d'autres maladies de peau pouvant être à l'origine de lésions similaires, il est nécessaire de pratiquer un examen minutieux pour confirmer ou non la maladie.
Les acariens mesurant environ un demi-millimètre de long, il est parfois possible de les observer à l'oeil nu, comme autant de petits points blancs se déplaçant parmi les pellicules. Cependant, il est souvent nécessaire d'utiliser une loupe binoculaire ou un microscope pour visualiser et identifier ces parasites. Différentes techniques peuvent être mise en oeuvre par le vétérinaire à cette fin.
Adulte et oeufs de Cheyletiella sp. (photo O. Crosaz, parasitologie EnvA)
Traitement de la cheylétiellose
Il n'existe pas d'antiparasitaire spécifiquement élaboré pour lutter contre les cheylétielles, mais certains produits antipuces ou/et antitiques sont efficaces. Votre vétérinaire, après avoir diagnostiqué la maladie, prescrira à votre animal le traitement le plus adapté, en fonction de son espèce (attention, certains antiparasitaires pour chiens et chats sont très toxiques pour les lapins), de son âge et de son mode de vie.
D'une manière générale :
- Il est nécessaire de traiter tous les animaux de la maison (au moins tous ceux de la même espèce que l'animal sur lequel la dermatose a été diagnostiquée).
- Le traitement sera renouvelé suivant la prescription du vétérinaire, afin d'éviter la recontamination.
- Le couchage et les instruments ayant servi au toilettage de l'animal malade doivent être lavés.
- Un passage soigneux de l'aspirateur dans l'environnement est conseillé. En cas de forte contamination, il pourra être complété par l'usage de substances acaricides. Demandez conseil à votre vétérinaire.
Les risques pour l'Homme
Accidentellement, par contact avec un animal ou un environnement contaminé, les cheylétielles peuvent gagner la peau humaine et être à l'origine de rougeurs, de boutons et de démangeaisons. Il est même assez fréquent que la contamination humaine précède l’apparition de signes cliniques chez l’animal.
Cependant, ces parasites ne peuvent pas survivre sur l'Homme. En cas de contamination humaine, le traitement des animaux et de l'environnement suffit.